quelques extraits choisis
MADAME: Je vous attendais Inspecteur, entrez.
COMMISSAIRE: Commissaire, Madame.
MADAME: Inspecteur ou Commissaire, qu'importe ! Je ne fais aucune différence !
COMMISSAIRE: Moi bien, un Commissaire gagne davantage.
MADAME: Considération bassement matérialiste.
COMMISSAIRE: A vos yeux peut-être ! Je n'ai pas la prétention, moi, de gagner les cachets d'une diva; alors, croyez-moi, Madame, tout avancement dans la profession est hautement apprécié.
* * * * * *
COMMISSAIRE: Sincèrement vous m'inquiétez.
MADAME: Dieu aussi m'inquiète ! Ce n'est tout de même pas moi qui suis à l'origine des
différentes "races !"
COMMISSAIRE: Puis-je vous rendre attentive au fait que lorsque vous parlez de différentes "races", moi je me réfère dans ce cas aux animaux; en effet, il y a des "races " de chiens, de chevaux et autres; quant aux hommes, je distingue des "ethnies" qui elles se multiplient à travers le monde pour se compléter à travers leurs singularités.
MADAME: Vous parlez bien, Commissaire
COMMISSAIRE: C'est mon cœur qui raisonne ! Chez vous l'épiderme !
* * * * *
MADAME: Le fait que l'auteur des faits est un maghrébin, un arabe, cela n'a plus une apparence, c'est une évidence !
COMMISSAIRE: A vous entendre, vous ne l'aimez pas votre jardinier, Madame ? Comment s'appelait-il encore ?
MADAME: (Emportée) Mohamed évidemment ! Comment voulez-vous qu'il s'appelle autrement ?
Vous devez savoir que chez eux ils ne connaissent que deux à trois prénoms; c'est d'une pauvreté affligeante.
* * * * * *
MOHAMED: (Agressif) Assez, Madame ! De quel droit osez-vous m'insulter moi et mon peuple ? Si je vous ai demandé cet entretien c'est parce que je veux absolument retrouver ma dignité que vous m'avez volée et à travers celle-ci démontrer votre indignité ! je ne cherche pas à me dispute avec vous ni à vous haïr, non je veux de la considération, être un "être" à qui on reconnait le droit d'exister ! Dites-moi simplement que j'existe à vos yeux ! Durant toutes ces années à votre service je ne me suis pas ménagé: j'ai entretenu votre jardin, élagué les arbres, soigné votre potager comme si'ils étaient miens, comme s'ils s'étaient trouvé au coeur de Meknès, chez moi, aux portes du désert !
* * * * * * *
COMMISSAIRE: L'enquête est à zéro: Je n'ai plus de coupable ! Je ne vous cache pas que dans mon métier cette situation est fort désagréable; me voila obligé de réexaminer l'affaire point par point, de reconsidérer vos accusations.
MADAME: Je les confirme intégralement.
COMMISSAIRE: En relaxant votre jardinier Mohamed, la justice désavoue en même temps vos accusations.
MADAME: mais elle me désigne pas pour étant comme étant la coupable...
COMMISSAIRE: Non, c'est à moi d'en apporter la preuve; me voilà obligé de chercher autrement ailleurs....
* * *
Inscription à :
Articles (Atom)